En s’approchant de la Streetka, la ressemblance avec une certaine allemande est évidente, l’Audi TT roadster est belle et bien l’inspiratrice de cette auto. La ligne est râblée, bien campée sur ses jantes de 16" équipées de pneus en 195/45/16, elle semble prête a rugir. On aime a s’attarder sur le petit feu de recul rond situé en bas du pare-chocs, sur les feux arrières étirés et translucides. A l’avant, le pare-chocs proéminent renforce l’allure agressive, et les anti-brouillards triangulaires au style original finissent cette ligne vraiment très très sympathique.

A l’intérieur, le constat est plus mitigé. Ce n’est pas tant le look, qui est vraiment réussi, mais plutôt la finition qui laisse à désirer. Des plastiques durs qui font "toc" quand on les manipule, une boîte à gants ridicule dont le mécanisme ne fonctionnait déjà plus lors de l’essai (la voiture avait 8000 km, donc ce n’est pas un défaut dû a l’âge de l’auto). La petite horloge, en haut du tableau de bord, prend un air sportif dans cette version, les aiguilles sont surlignées de rouge, à la manière d’un compte-tours. Tiens, cet instrument, parlons-en. Déjà une zone rouge à 6000 trs/min sur un modèle présenté comme sportif, ça refroidit un peu les envies d’envolées lyriques. Autre source de déception: pas de température d’huile, ni d’eau, bref vous avez comme seules indications le tachymètre, la jauge et le compte-tours. Rien de bien sportif là-dedans. Malgré tout, on est bien assis dans la StreetKa, les sièges en cuir (de très bonne qualité) de série maintiennent bien, le superbe levier de vitesses en alu tombe parfaitement sous la main et son maniement est un vrai plaisir a lui seul. Le volant en cuir, avec ses 2 branches en alu, donne aussi un look jeune et sympa a l’intérieur, même si sa finition donne elle aussi dans le "moyen".
A noter un équipement de série assez complet: climatisation manuelle, intérieur cuir, vitres électriques, lecteur CD (qui d’ailleurs est d’excellente facture, en tout cas sur le modèle d’essai avec option 6006, chargeur 6 CD en façade).
Passons maintenant au vif du sujet, il est temps de tourner la clef dans le neimann!!!

Je pars de la concession à un rythme de sénateur, histoire de laisser chauffer un peu la voiture. Déjà, la surprise vient des suspensions. C’est confortable, la voiture évolue souplement et prend soin de vos vertèbres. Venant d’un roadster sportif c’est vraiment surprenant. Le moteur lui fait un bruit très sympatique, même à bas régime où il résonne dans la voiture, et c’est avec un plaisir non dissimulé que je m’amuse a changer de vitesse, juste pour l’entendre ronronner comme il sait si bien le faire. Les ingénieurs Ford ont visiblement beaucoup travaillé sur ce point, car les mécaniques de la marque ont d’habitude une sonorité assez terne et rugueuse. Voilà enfin la sortie de la ville, une fois le panneau passé, A MOI LA ROUTE!!!! Les enfilades serrées passent sans aucun problème, la voiture vire à plat et c’est un vrai plaisir de la bousculer. Elle m’a même gratifié de plusieurs dérobades du train arrière, tout a fait contrôlables car il se replace tout seul, c’est votre pied droit qui gère tout. Un mot sur le freinage : excellent, la voiture freine bien en ligne et fort, l’ABS se déclenche un peu tôt mais rien de vraiment gênant sur route ouverte. Les roues de 16 pouces motricent bien, mais ce serait le comble avec seulement 95cv sous le capot. Maintenant quelques mots sur le moteur: au delà de son bruit enivrant, il ne parvient pas à cacher sa puissance modeste. En utilisation sportive, il manque de puissance en haut, et est rugueux a mi-régime. En ville, il se fait oublier, et la boîte courte permet d’évoluer sans difficulté.
Il doit en plus tirer des jantes de 16", forcément plus sujettes a l’inertie que les mêmes en 15", qui seraient d’après moi plus adaptées. En jouant du levier, on arrive quand même à se faire plaisir en tirant bien sur les rapports, même si le rupteur castrateur nous fait redescendre vers la réalité: le moteur n’a rien de sportif.
Les sensations sont décuplées une fois le toit enlevé (même par la température hivernale de la journée!!), et l’on entend d’autant plus le moteur s’égosiller pour donner tout ce qu’il a.

S’il vous plaît, le monsieur de chez Ford, sortez-nous une version plus pêchue de la StreetKa. J’ai pris un plaisir énorme à la conduire, et son châssis pourrait encaisser plus que les malheureux 95cv que vous lui avez donnés. En effet, avec 130cv et une instrumentation adéquate, cette voiture deviendrait purement et simplement une vraie petite bombinette, donnant plus de sensations sportives (ce que l’on attend d’un roadster). Au chapitre budget, la version sans option se situe a 18900E, ce qui est somme toute un peu cher, même si l’équipement est a la hauteur. La voiture d’essai, avec la peinture métallisée, le poste 6006 CD et l’alarme périmétrique, était donnée au prix de 20 300E.
Son prix se situe au niveau de celui d’un coupé Hyundai 1,6L... au toit fixe!